Maguy Woimant (1), Laurent Goix (2), Tomislav Petrovic (1), Erick Chanzy (1), Paul-georges Reuter (1), Frédéric Linval (1), Frédéric Adnet (1), Frédéric Lapostolle (1)
Introduction
La pollution atmosphérique constitue un problème de santé publique croissant. Les régions fortement urbanisées comme d’Ile-de-France sont particulièrement exposées. Cependant l’impact sanitaire global est peu documenté.
Objectif
Etudier l’impact de la dégradation de la qualité de l’air sur la demande de soins primaires.
Méthode
Site : régulation médicale d’un SAMU-Centre 15. Bassin de population : 1,6 millions d’habitants.
Données analysées : nombre quotidien de dossiers de régulation médicale (DRM) et indice quotidien de qualité de l’air (IQA) obtenu de la base Airparif®, de Janvier 2014 à Février 2017. L'IQA est classé en cinq niveaux. Le niveau 4 correspond au seuil d’information et de recommandations pour réduire certaines sources d’émissions polluantes et le niveau 5 au seuil d’alerte instaurant des mesures de restriction des activités polluantes dont la circulation routière.
Résultats
L’analyse a porté sur 1.134 jours consécutifs et un total de 639.576 DRM.
Nombre médian quotidien de DRM : 564 (507–643).
IQA > 4 pendant 56 (5%) jours et IQA > 5 pendant 4 (0,4%) jours.
Le nombre de DRM était très étroitement corrélé à l’IQA (R2=0,9) (Figure). La médiane quotidienne variait de 502 (494–621) pour un IQA=1 à 650 (540–704) pour un IQA > 4.
Conclusion
La dégradation de la qualité de l’air était significativement corrélée à la demande de soins primaires. L’impact était majeur (DRM +30%) en considérant toutes les pathologies, tous les polluants à une échelle départementale.